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Qu’est-ce qu’un creative developer ?

Les creative developer sont un peu les perles rares du monde de la conception web. Pourquoi ? Parce qu’il y a depuis toujours un mur entre développement et graphisme, qui est encore bien debout. Et certains arrivent à l’escalader, à passer aisément d’un côté et de l’autre, et encore mieux, à rester au dessus en étant des deux côtés à la fois. Trop fort, non ? Mais cela demande de s’entraîner dur et d’y passer du temps.

Laissons maintenant cette petite introduction toute en métaphore de côté et expliquons nos propos.

Qu’est-ce qu’un développeur créatif ?

On va tâcher d’utiliser la définition la plus exacte possible du creative developer. Car on croise aussi des interactive developer, des creative front-end developer, etc. Ils se ressemblent peut-être en certains points, mais il y a souvent des confusions. Alors on va éviter de raconter n’importe quoi, et parler uniquement des creative developers. On ne voudrait pas offusquer les premiers concernés en racontant des choses obsolètes à propos de leur travail, c’est pourquoi cet article s’appuie en premier lieu sur des témoignages ou des profils de creative developers.

Venons-en aux faits : les creative developers, c’est quoi ?

Un creative developer, ou développeur créatif, est avant tout un développeur. Mais pas seulement. C’est un développeur qui a également des compétences au niveau de la conception de haut niveau (visuelle). Ça peut être en graphisme, en interaction, en représentation 3D, en animation, en IoT, etc. Il n’a pas uniquement une sensibilité artistique, mais un certain niveau de spécialisation. Les creative developer sont la preuve qu’il n’y a pas nécessairement une scission entre développement et créativité.

Mais qui sont-ils vraiment ? Faisons un petit tour de leur côté. En nous promenant sur divers profils de freelances “creative developer”, voici ce que l’on lit :

  • développeur créatif, travaillant sur des expériences online et offline.
  • je manipule dispositifs et dimensions, d’un site web expérimental à une borne interactive
  • je souhaite offrir aux utilisateurs les meilleures expériences possibles.

ou encore :

  • Développeur en médias interactif (creative coding)
  • également développeur front-end
creative developer multifonctions
creative developer multifonctions

En comparant les compétences de deux profils, voici ce qu’ils ont en commun : WebGL, javaScript et node.js. Puis, l’un maitrise de plus three.js, html/css, React, PixiJS, java, LibGDX, webpack, gulp, grunt, sass tandis que l’autre aura Vue.js, PLATFORM, Arduino et Processing. Comme quoi, on a des profils bien différents.

On est aussi tombé sur le site de Patrick Heng, creative developer qui écrit par exemple :

“j’ai un intérêt prononcé pour les expérimentations webGL et les animations UI.”

Patrick Heng

De son côté, Timothée Roussilhe, également creative developer (logique)  écrit dans son portfolio : “Hi there, I am a creative developer and designer, I enjoy building beautiful and thoughtful experiences. I like to mix code surprising visuals and pleasing interactions. I take my work seriously but not myself.”. 

“j’aime construire des expériences belles et réfléchies. J’aime mélanger des codes visuels surprenants et des interactions agréables.”

Timothée Roussilhe (traduction)

Voyons voir ce qui est attendu d’un creative developer du côté des offres d’emploi (si cela vous intéresse on devrait pouvoir les retrouver) : 

  • diplômé(e) d’une école Multimédia ou vous justifiez d’une expérience d’au moins 3 ans dans le domaine.
  • Vous possédez des compétences à la fois techniques et graphiques.
  • passionné(e) et spécialisé(e) dans le design d’interaction.
  • Bonne connaissance des librairies GSAP, Jquery et idéalement ThreeJS
  • Expérience dans l’usage de CMS (WordPress, Woocommerce, Shopify, …)
  • Sensibilité aux problématiques UX et UI
  • curiosité, proactivité, autonomie et  créativité. 
  • Maîtrise des langages JavaScript, HTML et CSS 
  • connaissance de Webflow serait un plus

ou encore : 

  • entre 2 et 3 ans d’expériences professionnelles en tant que « Creative Developper », Designer ou encore en UI/UX;
  • maîtrise toute la suite Adobe (Photoshop, Indesgin, etc.);
  • opérationnel dans le développement web et plus particulièrement JS (HTML, CSS, jQuery et Vanilla.Js);
  • développe des maquettes web/mobile ainsi que des prints
  • autonome et force de proposition;
  • Ouvert aux autres et bon communicant;

ou encore (c’est la dernière promis) : 

  • Au moins 5 ans d’expérience sur un rôle de Creative Developer.
  • Solides compétences en Javascript (ES6, Vue, React ou Extended Script).
  • Bonne maîtrise de Git, et des process Scrum.
  • Appétence pour la structure de workflows créatifs.
  • Sensibilité graphique, envie de créer des animations de qualité via du code.
  • Expérience sur un logiciel de compositing (AfterEffects, Fusion, Nuke) ou de 3D (Houdini, Unity) est un réel plus !
  • Bon communicant(e), Team player, Analytique, Structuré(e) et Proactif(ve).

Là encore, trois profils bien différents sont attendus.

Les creative developer : ils se ressemblent, mais pas tout à fait.
Les creative developer : ils se ressemblent, mais pas tout à fait.

Bon, en naviguant sur diverses offres d’emploi, le creative developer semble souvent être l’homme à tout faire, mais non, en fait. Enfin un peu, mais on ne sait jamais tout faire. C’est un peu la difficulté de la chose. Certains creative developers vont être plutôt calés en graphisme et connaîtront par coeur la suite adobe, tandis que d’autres seront des pros du design interactif et de l’animation 2D. Donc dire qu’un creative developer, c’est un développeur front-end et graphiste, c’est pas toujours vrai. 

Mais ce qui est réellement important n’est pas savoir exactement-au-millimètre-près ce qu’est un creative developer. La vraie question, c’est pourquoi être ou faire appel à un creative developer. Et c’est l’objet de la prochaine partie.

Développeur créatif : quel intérêt d’en être un ou d’en avoir un dans son équipe ?

Dans la plupart des situations, encore aujourd’hui, un projet de conception web est un passage de témoin entre les designers et les développeurs. C’est pas hyper agile comme process, non ?

On dit souvent des développeurs qu’ils ne sont pas créatifs, qu’ils sont forts pour réaliser ce que les designers conçoivent mais sont incapables de faire, dans l’esprit “chacun son truc”. Mais si les développeurs avaient de la valeur ajoutée à apporter lors de la phase de conception ?

Les développeurs sont ceux qui font. Donc en théorie, ils savent ce qu’il est possible de faire. Hors, les possibilités sont infinies, mais la manière dont les réaliser ne sont pas toutes connues. Toutefois, ça évolue très vite : de nouveaux langages émergent, d’autres sont de moins en moins en vogue. Être développeur, c’est donc être en veille permanente pour rester bon dans son métier. En ce sens, ils savent mieux que quiconque ce qu’on peut réaliser avec du code et des outils. Ils peuvent donc être force de proposition dans la conception d’un site web, d’une application, etc. 

Dans cette équipe se cache un creative developer
Dans cette équipe se cache un creative developer

D’autre part, la créativité est l’un des ingrédients phares d’une bonne expérience utilisateur. Aujourd’hui, tout ce qui touche à l’interaction, à l’animation, sont des choses qui plaisent aux utilisateurs. Pour ce faire, un développeur apprend de nouvelles façons de créer, et la créativité devient un atout majeur pour créer du « Wow ! ». 

En phase de conception visuelle d’un produit (interactif ou non), un creative developer aura donc la capacité et le dynamisme pour faire de bonnes suggestions. Il pourra apporter ses connaissances techniques pour approfondir, étoffer les concepts visuels proposés ou en évoquer de nouveaux. De plus, il s’assurera de la faisabilité des solutions étudiées.

Cela crée un réel travail d’équipe, où au lieu de rejeter des propositions infaisables, développeurs et designers travaillent main dans la main afin de concevoir la meilleure solution possible. Et ÇA, c’est super-agile. En parlant d’agilité, si cela vous intéresse, nous vous invitons à lire notre article sur le sujet : les méthodes agiles en gestion de projet web

Comment devenir un creative developer ?

Maintenant qu’on vous a vendu le métier de creative developer, expliquons comment le devenir. Rappelez-vous de la métaphore d’introduction. On écrivait que pour escalader le mur entre le développement et la partie visuelle de la création digitale, il fallait travailler dur. Vous avez probablement déjà compris pourquoi. Un développeur créatif, c’est quelqu’un qui maîtrise de multiples compétences, à la fois du côté du développement et du côté du design. Donc forcément, maîtriser plus de compétences demande d’y passer plus de temps. 

On peut le devenir en étant autodidacte, en s’auto-formant dans les domaines qui nous intéressent. Si vous êtes développeur front-end ou full-stack, ça sera forcément plus facile. Mais comme souvent dans le webdesign, ça s’apprend surtout en pratiquant. Beaucoup. C’est donc aussi une question de temps disponible pour tester, s’entraîner, et encore tester, etc. Plus on a de temps à consacrer, plus on progresse vite, il n’y pas de secret !

Ensuite, on ne va pas vous citer à nouveau tous les traits de caractère attendus par les recruteurs. Mais ce qui est sûr, c’est que la polyvalence fera d’un creative developer un bon creative developer. Comme on l’évoquait plus haut, les possibilités de développement ne font qu’évoluer. Se tenir au courant des nouveautés technologiques, tester et apprendre de nouvelles choses, fera de vous un bon creative developer. A-da-pta-bi-li-té.

Ça peut paraître difficile dit comme ça. Alors non, ce n’est pas facile, sinon tout le monde serait creative developer. Car oui, c’est un profil très recherché, et à mon avis, ça va l’être de plus en plus encore. D’un côté, ça paraît normal : pourquoi faire appel à deux personnes si l’on peut se contenter d’une seule ? Ça paraît caricatural dit comme ça, mais ça peut vraiment arriver qu’un creative developer se suffise à lui-même pour réaliser certains projets.

Bref, comme on le disait, ça paraît très difficile, mais quand on aime on ne compte pas. Et si vous travaillez dans le milieu du webdesign, vous devez bien le savoir, que quand on aime, on ne compte pas. S’il y a un critère non négociable pour devenir creative developer, c’est bien celui-là : il faut aimer le développement et la conception visuelle.

Et si vous aimez profondément ça, avec ou sans creative developer voici l’objectif de tout projet de web design :

« lorsque l’expérience de l’utilisateur est supérieure à l’attente de l’utilisateur, la confiance est établie ».

Colm Tuite, designer produit à Dublin.