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Eco-conception web : 10 bonnes pratiques à suivre

Temps de lecture : 8 min

Les 10 pratiques essentielles pour un site éco-conçu

L’éco-conception web a pour objectif de réduire l’impact environnemental des sites internet. Et cela, tout en améliorant leur performance, accessibilité et durabilité. En effet, un site éco-conçu consomme moins d’énergie, se charge plus rapidement et offre une meilleure expérience d’utilisation.

Voici les 10 bonnes pratiques à mettre en œuvre dès la conception ou la refonte d’un site :

  1. Réfléchir au parcours utilisateur : concevoir un site utile, simple, et centré sur les besoins réels.
  2. Simplifier l’architecture : limiter les niveaux de navigation, éviter les redirections.
  3. Choisir un hébergement vert : opter pour un fournisseur utilisant des énergies renouvelables.
  4. Optimiser les images : réduire leur poids, utiliser des formats modernes (WebP, AVIF).
  5. Réduire le poids des vidéos : limiter leur usage, désactiver l’autoplay, proposer des alternatives.
  6. Activer le lazy loading : ne charger que les éléments visibles à l’écran.
  7. Minimiser le code : alléger HTML, CSS, JavaScript, supprimer les bibliothèques inutiles.
  8. Supprimer les trackers inutiles : limiter les scripts tiers et les appels externes.
  9. Mettre en place une mise en cache efficace : réduire les rechargements inutiles.
  10. Optimiser les polices web : utiliser les polices système ou héberger une seule variante localement.

Appliquer ces pratiques, c’est entrer dans un cercle vertueux : un web plus sobre, plus rapide et plus respectueux de l’environnement sans sacrifier ni la qualité ni l’ergonomie.

Pourquoi c’est important, l’écoconception ?

On n’y pense pas forcément quand on navigue sur son ordi ou smartphone mais l’impact environnemental est bien réel. En 2025, le numérique représente environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et cette part est vouée à augmenter. Chaque site internet que nous concevons, hébergeons ou visitons consomme de l’énergie via les datacenters, les réseaux ou les terminaux des utilisateurs.

L’éco-conception web s’inscrit donc dans une démarche de sobriété numérique, qui vise à réduire cet impact tout en améliorant d’autres aspects essentiels du site :

  • Performance : un site plus léger se charge plus vite, même avec une connexion lente.
  • Expérience utilisateur : la navigation est plus fluide, sans surcharge ni complexité.
  • Accessibilité : des pages plus simples sont souvent plus lisibles et davantage compatibles avec les aides techniques.
  • Durabilité : un site éco-conçu est plus facile à maintenir, à faire évoluer, et moins sujet à l’obsolescence

Enfin, adopter ces pratiques, c’est aussi répondre à une attente croissante des utilisateurs et des clients, qui sont de plus en plus sensibles à leur impact environnemental.

Les 10 actions à mettre en place en détail

1. Réfléchir au parcours utilisateur

Avant même de créer un site web, il est essentiel de se poser la question suivante : à quoi va-t-il vraiment servir ? Un site bien pensé, avec des contenus clairs et des fonctionnalités réellement utiles, évite de surcharger les pages. Et cela réduit l’impact écologique en plus d’améliorer la navigation pour les visiteurs.

Conseil : Identifier en amont les besoins réels des utilisateurs pour se concentrer sur l’essentiel.

2. Simplifier l’architecture du site

Un site trop complexe devient un vrai labyrinthe qui oblige les visiteurs à cliquer plusieurs fois avant d’accéder à l’information. Cela consomme davantage de ressources numériques. Une structure simple et logique facilite l’accès au contenu et limite le nombre de pages à charger.

Conseil : Organiser les contenus pour que chaque page soit accessible en trois clics maximum.

3. Choisir un hébergement éco-responsable

Les serveurs qui hébergent les sites web consomment énormément d’électricité pour fonctionner et restent allumés 24h/24. Certains fournisseurs d’hébergement utilisent de l’énergie renouvelable et optimisent leurs infrastructures pour limiter leur consommation. Choisir ce type d’hébergeur permet de réduire l’empreinte carbone du site dès sa mise en ligne.

Conseil : Choisir un hébergeur local utilisant des énergies renouvelables et certifié pour sa performance énergétique.

4. Optimiser les images

Les images sont souvent responsables de plus de la moitié du poids d’une page web. Plus elles sont lourdes, plus elles ralentissent le chargement du site, surtout sur mobile ou avec une connexion lente. En réduisant leur taille, en choisissant des formats modernes et en supprimant celles qui ne sont pas vraiment nécessaires, on améliore à la fois la rapidité du site et son impact écologique.

Conseil : Compresser les images, utiliser des formats comme WebP ou AVIF, et supprimer les images décoratives superflues.

5. Réduire le poids des vidéos

Les vidéos sont très gourmandes en ressources. Elles nécessitent beaucoup de données pour être lues et peuvent ralentir considérablement un site. De plus, elles ne sont pas toujours indispensables. Mieux vaut les utiliser avec parcimonie et proposer d’autres formats de contenu plus légers.

Conseil : Désactiver la lecture automatique et proposer une version texte en alternative quand cela est possible.

6. Activer le lazy loading

Le « lazy loading », ou chargement différé, consiste à ne charger les éléments (comme les images ou les vidéos) que lorsqu’ils apparaissent à l’écran de l’utilisateur. Cela évite de tout charger d’un coup au début, ce qui allège le site et améliore la fluidité de navigation.

Conseil : Activer le lazy loading pour les images, les vidéos et les contenus intégrés comme les cartes ou les lecteurs externes.

7. Minimiser le code

Chaque site web repose sur du code (HTML, CSS, JavaScript) que les navigateurs doivent lire pour afficher les pages. Plus ce code est lourd ou complexe, plus cela prend de temps et de ressources. En supprimant le code inutile et en allégeant les fichiers, on améliore l’efficacité du site.

Conseil : Supprimer les fichiers ou bibliothèques inutiles, et réduire la taille des fichiers utilisés.

8. Supprimer les trackers et scripts inutiles

De nombreux sites web utilisent des outils de suivi (trackers) pour analyser le comportement des visiteurs. Ces scripts ajoutent du poids au site, envoient des données vers d’autres serveurs et peuvent ralentir la navigation. Ils ne sont pas toujours nécessaires, surtout pour des sites informatifs ou institutionnels.

Conseil : Limiter l’usage de ces outils et préférer des solutions respectueuses de la vie privée, comme Matomo auto-hébergé.

9. Mettre en place une mise en cache efficace

La mise en cache permet à un navigateur de garder en mémoire certaines parties du site. Ainsi, lors des prochaines visites, les pages se chargent plus vite car tout n’a pas besoin d’être rechargé. C’est une solution simple pour améliorer la rapidité du site et réduire sa consommation de données.

Conseil : Configurer les paramètres du site pour permettre aux navigateurs de garder les éléments statiques en mémoire.

10. Optimiser les polices web

Les polices d’écriture que l’on utilise sur un site peuvent sembler anodines, mais elles peuvent peser lourd si elles sont nombreuses ou mal utilisées. Limiter leur nombre, ou utiliser les polices déjà présentes sur les ordinateurs ou smartphones des utilisateurs, permet de gagner en légèreté.

Conseil : Utiliser les polices système si possible ou limiter le nombre de variantes d’une même police.

Mesurer l’éco-conception de son site web

Mettre en place des pratiques d’éco-conception, c’est un bon premier pas. Pour pouvoir mesurer l’impact réel sur son site et suivre ses améliorations dans le temps, des outils existent.

Nous vous conseillons :

Kastor.green

L’outil en ligne Kastor.green permet de mesurer l’impact environnemental d’un site web. Il estime la consommation d’électricité, les émissions de CO₂ et la quantité de données transférées.

Kastor fournit aussi des indicateurs techniques : poids de la page, requêtes, complexité du DOM, performance, et accessibilité. Un outil utile pour repérer les pages les plus énergivores et améliorer la qualité globale du site.

Ecoindex

EcoIndex analyse une page web et calcule un score environnemental basé sur :

  • le poids total transféré
  • le nombre de requêtes HTTP,
  • la structure du DOM.

Résultat : une note de A à G, un score de 0 à 100, et des recommandations pour améliorer les performances techniques et écologiques. Il est parfois difficile d’atteindre la note A ou B, ne vous découragez pas, l’important est de progresser !

Lighthouse

Accessible directement dans l’inspecteur de Chrome (clic droit > « Inspecter » > « Lighthouse »), cet outil permet de générer un audit technique complet d’une page web.

Il évalue :

  • la performance,
  • l’accessibilité,
  • les bonnes pratiques (dont certaines liées à l’efficacité énergétique),
  • l’expérience utilisateur (Core Web Vitals).

C’est un incontournable tant pour les développeurs que les designers.

Conclusion

Adopter les bonnes pratiques de l’éco-conception web, ce n’est pas seulement faire un geste pour la planète : c’est aussi optimiser l’efficacité de votre site. Un site plus léger, plus rapide et plus accessible répond mieux aux attentes des utilisateurs tout en consommant moins de ressources.

En résumé : un site éco-conçu est plus sobre, plus performant et plus pérenne. Une démarche gagnante à la fois pour l’environnement, vos visiteurs… et votre stratégie digitale.

 

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